Nouvelle étude de l'IE.F et Roland Berger - Démocratie et désinformation sur internet

Amelie Drünkler, 27.02.2020

Communiqué de presse | Démocratie et désinformation sur internet - Comment l'Europe peut-elle protéger ses citoyens sans mettre en danger la liberté d'opinion

La désinformation sur internet, notamment via les médias sociaux, devient de plus en plus une menace pour la cohésion sociale et nos démocraties occidentales. Dans sa dernière étude, "Démocratie et désinformation", l'Internet Economy Foundation préconise des mesures concrètes pour contrer la menace par des normes uniformes et une transparence accrue.

Depuis quelque temps déjà, les grandes plates-formes numériques ne sont plus perçues comme des sauveurs pour les sociétés ouvertes, mais plutôt comme des instruments dangereux d'élection et de manipulation de l'opinion. Néanmoins, 73% des Européens âgés de 18 à 29 ans et 68% des Européens âgés de 30 à 49 ans reçoivent quotidiennement leurs informations via les chaînes en ligne. Les plateformes numériques telles que Facebook ou Twitter prennent de plus en plus la place des médias traditionnels, mais l'information est également diffusée sans filtre.

Aujourd'hui, il y a une résistance croissante à l'énorme pouvoir de marché des grandes sociétés Internet Facebook, Google ou Twitter et à leur rôle en tant que nouvelle forme de communication de masse mondiale. Les hommes politiques des deux côtés de l'Atlantique cherchent des réponses à ce problème. Cependant, les bonnes solutions n'ont pas encore été trouvées, car les plates-formes numériques ne sont ni des médias classiques, ni de purs fournisseurs d'infrastructures. Il est donc difficile de trouver les nouvelles frontières entre la liberté de la presse et la responsabilité.

Depuis sa création au printemps 2016, IE.F s'engage pour la concurrence et des conditions équitables dans l'économie numérique. La monopolisation croissante de quelques grandes plates-formes affecte de plus en plus le cycle de l'information sur Internet. L'étude devrait donc fournir le contexte nécessaire pour que les gouvernements, le public critique et les plateformes puissent trouver ensemble des solutions à ce problème.

Les principales recommandations de l'étude pour l'action :

  1. Développer des critères homogènes pour gérer les fausses informations
  2. Développer la prise de conscience au sujet des manipulations en ligne
  3. Réglementer de manière cohérente la publicité politique
  4. Donner (davantage) aux utilisateurs le choix du contenu
  5. Protéger le droit à l'anonymat des utilisateurs

"Pour comprendre comment les principales plates-formes américaines choisissent leur contenu pour chaque utilisateur, vous devez examiner leur modèle économique sous-jacent. L'an dernier, Facebook et Google représentaient à eux seuls 60% du marché mondial de la publicité en ligne," a déclaré Clark Parsons, Managing Director d'IE.F. Le secteur de la publicité est responsable de la rentabilité élevée des plateformes. Plus un utilisateur reste longtemps sur le site, plus la publicité peut être vendue. Le contenu le plus pertinent est donc présenté à l'utilisateur à l'aide d'algorithmes. Qu'un article vienne du New York Times ou d'un site comme EndingTheFed.com est sans importance. Les faux messages prospèrent particulièrement bien dans ce climat.

Cependant, il est crucial de ne pas réduire le débat à un conflit entre des perturbateurs technologiques irresponsables, d'une part, et des politiciens anti-technologie ou "vieux médias", d'autre part. Même à l'ère du numérique, chaque citoyen doit être capable d'évaluer la véracité d'un message et d'avoir une image indépendante du monde. Si cette base fait défaut, notre démocratie libre s'érodera aussi à long terme. "Il est donc inévitable que les plates-formes numériques devront également être rendues plus responsables lorsqu'il s'agit de la distribution de faux messages. Mais il faut aussi veiller à ce que des règles plus strictes n'entraînent pas une restriction de la force d'innovation, de l'ouverture et des libertés individuelles", déclare Friedbert Pflüger, Chairman de l'IE.F.

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Communiqué de presse Roland Berger

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Amelie Drünkler
Public Policy & Operations Manager

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